Montréal, 19 février 2018 – Selon Lucie Lamarche, professeure de droit à l’UQAM et à l’Université d’Ottawa, le « droit à l’alimentation n’existe même pas au Québec! La charte des droits et libertés, ainsi que les droits ordinaires, sont totalement muets (sur ce thème). »
Où reconnaît-on le droit à l’alimentation? « Croyez-le ou non, l’Inde est le pays au monde où la reconnaissance du droit à l’alimentation est la plus efficace! En Inde, le droit à l’alimentation équivaut au droit à la vie… Si la Loi, en Inde, juge utile de reconnaître le droit à l’alimentation, on se demande, diantre!, pourquoi on s’en priverait, dans le contexte d’un pays riche comme le Québec? »
« C’est une vraie militante !!! », s’exclame avec enthousiasme la jeune vidéaste Ariane Turmel-Chénard.
« Je veux mettre dans le coffre à outils des cuisines collectives cette idée que les personnes ont le droit à l’alimentation, et donc, corollairement, que l’État, les ministères, les municipalités, les acteurs publics ET PRIVÉS, producteurs de toutes sortes de bouffe, ont des obligations. »
« Je crois que le pari de l’aventure, c’est de convaincre les membres et les militants du Regroupement des cuisines collectives que ça a de l’intérêt de passer au registre du droit à l’alimentation », poursuit Lucie Lamarche. « C’est plus que le droit de se nourrir. C’est plus que le droit de ne pas avoir faim. C’est plus que le droit de bien manger, ou de ne pas manger de cochonneries, ou de se faire cacher la cochonnerie qu’il y a dans les aliments que l’on mange. C’est le droit d’avoir des droits, et donc, de dire à l’État qu’il doit reconsidérer sa posture devant chacun des titulaires de ce droit. »
Lucie Lamarche s’apprête à partir dans une tournée qui l’entraînera à prononcer sa conférence sur le droit à l’alimentation dans 14 villes au cours des prochaines semaines. Le 22 mars au matin, son auditoire, dans le restaurant de l’Assemblée nationale, sera composé de députés. « Vous pouvez m’emmener conférencer devant trois orignaux à Chibougamau, je vais y aller! », dit Mme Lamarche. De fait, Chibougamau figure au programme de sa tournée.
« Je sais que le droit est un outil, quelque chose que l’on peut mobiliser dans les mots, dans les écrits et dans les revendications », dit-elle, assise bien droite dans son bureau de l’UQAM : « Il s’agit d’une obligation, que l’on estime relever de l’État et du gouvernement, de garantir le droit à l’alimentation. Je me suis dit que ça valait le coup de partager cette réflexion avec les membres du Regroupement des cuisines collectives.»
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Info : Jack Duhaime, communication@rccq.org
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