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Revue de presse
Fév 10

Article – Cuisines collectives, bien plus que de la simple popote

  • 10 février 2016
  • Revue de presse, Témoignages

Septembre 1991- La gazette des femmes –

« Ce qu’elle aime le plus, c’est de repartir avec le fruit de son travail. C’est elle qui a fait tout ça, on ne lui a rien donné. »

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Jacynthe Ouellette a eu l’idée géniale de réunir sa sœur et sa voisine autour des chaudrons et de cuisiner avec elles pour sept personnes à la fois en partageant les frais, histoire de nourrir à moindre coût les trois familles. Mais Jacynthe Ouellette n’en parle jamais : si on apprend à l’Aide sociale qu’elle réussit à joindre les deux bouts de cette façon, on lui coupera son chèque, croit-elle à tort.

En 1985, Louise Garnier, du Carrefour familial d’Hochelaga-Maisonneuve, fait le tour du quartier pour recenser les initiatives et les ressources des gens de la place. C’est à cette occasion qu’elle rencontre Jacynthe Ouellette, chef d’une famille de deux enfants.

Louise Garnier ne sera mise dans le secret qu’à la troisième visite, dans un murmure. « Cette tournée du quartier a levé le voile sur la misère quotidienne d’Hochelaga-Maisonneuve » , explique-t-elle. Beaucoup de femmes se privent pour permettre à leurs enfants de manger une fois par jour. Elles doivent cacher de la nourriture dans la neige l’hiver pour ne pas que les plus vieux mangent toutes les réserves du mois; ou cadenasser les portes d’armoires. Dans de nombreuses familles, on mange à tour de rôle. »

Invitée à expliquer à d’autres femmes son idée de cuisine en groupe, Jacynthe Ouellette fait fureur. Les cuisines collectives étaient nées.

Nourrir la famille

Plus souvent qu’autrement, la pauvreté est une femme tenant un enfant par la main. Au Québec, en 1986, sept familles monoparentales sur dix gagnaient moins de 25 000 $, dont trois moins de 10 000 $. Soixante-trois pour cent de ces familles ont des enfants de moins de 14 ans. Plus le parent est jeune (presque neuf fois sur dix, il s’agit d’une femme), plus son revenu sera faible. Le nombre de familles monoparentales dépendant principalement de revenus de transferts gouvernementaux est en nette progression depuis une dizaine d’années.

« Moi, je peux toujours endurer la faim en silence, affirme Marie. Le plus dur, c’est pour les enfants… » La jeune femme a deux enfants, un DEC en sciences humaines; pas de boulot, ni de conjoint. « Tu tombes en amour, constate-t-elle, tu tombes enceinte, tu tombes toute seule, puis tu tombes sur le BS. » Le cercle vicieux de la pauvreté est une spirale.

Pour Lucie Bélanger, sociologue, la pauvreté des femmes passe par la honte et l’impuissance. « On demande aux femmes de gérer la pauvreté au quotidien : trouver le lait pour le midi, payer le loyer, chausser les enfants. On leur envoie un message très clair : votre incapacité à joindre les deux bouts révèle votre incompétence de mère. Ce message vient de partout. »

En mai dernier, le ministre de l’Éducation annonçait qu’il verserait 10 000 000 $ aux commissions scolaires pour le petit déjeuner des enfants pauvres. « On dit encore une fois à ces femmes : Vous êtes tellement incompétentes dans votre rôle de mères que c’est le ministère de l’Éducation qui se voit forcé de nourrir vos enfants!, poursuit Lucie Bélanger. Comment se fait-il que cet argent ne soit pas distribué directement aux mères? Parce qu’on refuse de reconnaître la pauvreté » .

Comment ça marche?

Cinq ans après l’aveu de Jacynthe Ouellette, plus de deux cents groupes cuisinent dans tout le Québec. De Sorel à Sept-Iles en passant par Trois-Rivières, des centaines de familles prennent en charge, à leur mesure, une situation qu’elles subissent à défaut de mesures de redressement efficaces. La grande majorité des groupes ont calqué leur fonctionnement sur celui de Montréal. « La formule, explique Louise Garnier, consiste à former des groupes de 12 bouches à nourrir, Les plats sont cuisinés en format de douze portions et les menus établis en fonction d’un budget déterminé à l’avance : chaque portion-repas coûte entre 50 cents et 1 $. Les Cuisines collectives d’Hochelaga-Maisonneuve ont choisi de ne recevoir aucune subvention parce que, explique Louise Garnier, « on veut être tout à fait autonomes. On ne veut pas que, le jour où Centraide coupe son support, nos groupes tombent. » La plupart des groupes de cuisine collective ailleurs au Québec reçoivent cependant une aide financière de Centraide ou d’autres sources. Avec ces subventions, le prix pour cinq repas complets tombe à 1 $ par personne (soupe, mets principal légumes et dessert) au lieu des 5 $ pour les groupes sans subvention.

Le groupe se rassemble une première fois pour déterminer les menus, dresser la liste d’épicerie et répartir les achats. Deux semaines plus tard, des bénévoles s’occupent des enfants pendant que chacune s’affaire à mitonner de savoureuses réserves pour la fin du mois. Une cuisine de centre de femmes, de presbytère, de CLSC sert de lieu de rencontre. Pour une fois, on ne leur propose pas la charité. Aucun spécialiste n’est là pour dire quoi faire. Seulement des femmes avec d’autres femmes, occupées à mettre en commun leurs compétences.

Pour 96 $ : 203 repas

La honte élève un muret difficile à franchir. « Demander à faire partie d’un groupe de cuisine collective, explique Lucie Bélanger, c’est reconnaître sa pauvreté. Les femmes viennent aux cuisines collectives par le bouche-à-oreille, en douce » . On avoue encore moins sa pauvreté en région. Quand tout le monde se connaît, c’est « chacune sa misère », dit Jacqueline Winter, pionnière des Cuisines collectives de Joliette. Aujourd’hui, cette femme de 61 ans en est la responsable affairée et émerveillée : depuis la création du groupe, en novembre 1990, elle mange tous les jours. En mai dernier, on y a cuisiné 203 repas complets pour 96 $. Pain de viande et riz, macaroni chinois, sauce à spaghetti, rôti de bœuf aux légumes et j’en passe. « Une jeune mère de 27 ans me disait l’autre jour que ce qu’elle aime le plus, c’est de repartir avec le fruit de son travail à la fin de la journée raconte Jacqueline Winter. C’est elle qui a fait tout ça, on ne lui a rien donné. »

« Ici, on ne parle pas de sa faim. Ne pas le dire, c’est peut-être le seul pouvoir que nous ayons, affirme Lucie Massicotte des Cuisines collectives de Trois-Rivières. Les femmes n’embarquent pas si c’est seulement pour contrer la pauvreté. La plupart viennent pour en « aider » d’autres, ou pour le plaisir qu’elles ont à se voir. C’est seulement petit à petit qu’elles arrivent à parler vraiment. »

Bien plus que la simple popote, la cuisine en groupe brise l’isolement et le mur de silence de la pauvreté. Entre ces femmes se tisse un réseau de support mutuel étonnant. « C’est aussi une façon de prendre un peu de pouvoir, explique Lucie Massicotte. Elles sont fières de travailler toute une journée pour nourrir leur famille. Elles vivent cela comme une reprise en charge et une grande solidarité. Les femmes ont toujours nourri le monde, mais on n’a jamais reconnu cette compétence. Avec les Cuisines collectives, on s’appuie sur leur savoir, leurs connaissances. »

Le difficile éloignement

Un obstacle majeur en région : le transport et l’éloignement géographique. L’isolement y est vécu beaucoup plus durement. « Quand t’es prise toute seule au fond d’un rang et sans auto, explique Marguerite Surprenant des Cuisines collectives de Nicolet, ton autonomie est réduite à zéro.

On ne trouve pas d’épicerie de grande surface comme en ville à tous les coins de rue. Il n’y en a souvent qu’une seule et les négociations sur les prix ne se présentent pas alors de la même façon.

A Nicolet, les cuisines collectives ont permis de créer des ponts entre des femmes très différentes n’ayant aucun contact entre elles malgré leur proximité. « Dans les petites villes, on trouve des clans bien distincts. Et partout on trouve la même ségrégation entre les femmes qui vivent de l’aide sociale et les autres », fait remarquer Marguerite Surprenant.

Depuis octobre dernier, l’expérience de Nicolet a essaimé dans la région : Louiseville, Saint-Léonard-d’Aston et Drummondville ont maintenant leur groupe de cuisine collective. A Trois-Rivières il y a déjà cinq groupes, eux aussi calqués sur le modèle d’Hochelaga-Maisonneuve. A Joliette, on a même élargi le concept en créant un groupe de cuisine collective pour les ex-psychiatrisés, un autre pour les personnes âgées et un autre de type végétarien.

La faim est cachée, la pauvreté occultée et la misère passée sous silence. Pendant que les soupes populaires sont totalement débordées, une poignée de femmes au Québec agissent, dignement, sans plan quinquennal ni projet d’étude, sans commission parlementaire ni consultation. Au milieu des fous rires et des cris d’enfants, elles se taquinent s’encouragent et s’entraident. Et elles cuisinent aussi.

Le Chic Resto Pop

« Ici, on apprend à devenir l’auteur de sa vie pour que les autres arrêtent de l’écrire à notre place » , explique Jacynthe Ouellette, une des quatre codirectrices (et un codirecteur) du Chic Resto Pop.

Il y a six ans, Annie Vidal vivait de prestations d’aide sociale dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. L’idée que des enfants aient faim la révoltait. Elle décide d’ouvrir un restaurant pas cher, le chic Resto Pop, où même les plus démunis pourraient venir manger à leur faim.

Les denrées de base sont recueillies à même les surplus alimentaires des fournisseurs de la ville comme les supermarchés, les abattoirs, les pâtisseries. Installée au sous-sol de l’église du Très-Saint-Rédempteur, l’équipe du Chic Resto Pop transforme légumes et viandes en repas à 2 $ pour les adultes, 1 $ pour les enfants de 6 à 18 ans. Les moins de 6 ans y mangent gratuitement.

L’équipe, c’est 65 personnes qui s’affairent à préparer et à servir 800 repas par jour, midi et soir. Parmi : elles, 12 permanentes et permanents et 53 stagiaires de toutes sortes. à la cuisine, au ménage, etc. Le seul critère de sélection pour les stagiaires : vivre d’aide sociale et vouloir s’en sortir. « Le stage dure un an, explique Jacynthe Ouellette, et les six premiers mois servent à leur apprendre à se lever le matin à venir travailler tous les jours, à partager un même espace de travail avec d’autres personnes. Il y en a pour qui c’est trop difficile; ceux-là partent au bout de deux semaines.

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