Lors de la dernière rencontre nationale, qui s’est déroulée à l’Université Laval (Québec) à la fin mai, les membres du Regroupement des cuisines collectives du Québec ont été invités par la Table des régions à participer au visionnement du chapitre 1 du film Demain, suivi d’une discussion.
L’idée était de réfléchir sur les effets de nos choix et de nos « non-choix », collectifs et individuels, car actuellement, plusieurs de ces effets sont nocifs pour la vie. Paradoxalement, ces impacts qui compromettent notre futur, sont le fruit de résultats que la majorité ne veut pas. L’objectif en était aussi un d’apprentissage.
Les membres étaient rassemblés en petits cercles d’environ une demi-douzaine de personnes et une représentante régionale prenait les notes dans chacun de ces cercles pour ensuite les partager à l’ensemble à la fin de la discussion.
La question était : « Quelles sont vos réflexions suite au visionnement de ce chapitre sur l’agriculture? »
Voici quelques réflexions tirées des échanges :
- Les abus et les défis sont tels qu’on est totalement abasourdis, impressionnés!
- On ressent beaucoup de tristesse devant cette inconscience collective qui permet que tous ces graves problèmes puissent exister.
- Quelle aberration! Nous détruire, nous faire souffrir, idem pour les animaux.
- On est sidéré de constater à quel point on se fait avoir (OGM, semences infertiles, produits chimiques, etc.)
- On surproduit et on surconsomme. Ça a pour effet de polluer. Ça a pour effet de gaspiller. Pourtant, il y a des gens qui souffrent de la faim. C’est parce que la richesse n’est pas équitablement redistribuée.
- On pense que certains nouveaux maux de santé de notre époque (certains cancers, troubles envahissants du développement, allergies, etc.) sont peut-être dus à l’usage des produits chimiques dans la production de la nourriture.
- Les grandes entreprises (pétrolières, banques, pharmaceutiques, agro-industries, etc.) veulent conserver leur position à la tête de la pyramide, car c’est là que se trouvent le pouvoir et l’agent. Ils nous mentent en nous disant que ce sont eux qui nourrissent le monde. Dans le film, on apprend que ce sont les paysans qui nous nourrissent.
- Pour freiner le gaspillage alimentaire, les déserts alimentaires, la déconnexion entre les personnes et ce qu’ils mangent (d’où ça vient, comment cela est produit, dans quelles conditions pour les travailleurs et l’environnement, etc.) il faut se rassembler autour de la nourriture en utilisant tous les espaces disponibles pour cultiver (jardins urbains, jardins collectifs, incroyables comestibles, que les villes ne plantent que des choses comestibles dans leurs plates-bandes, etc.) et acheter localement. « Nous sommes loin de ce que l’on mange ».
- Si nous revisitions nos régimes alimentaires (manger moins de viande), nous pourrions donner un coup de main à l’environnement.
- Nous devons éduquer les générations futures à l’importance de l’agriculture à l’échelle humaine (concept d’agroécologie).
- La cuisine doit redevenir centrale dans nos vies (temps qu’on y met, ce que l’on achète, comment on mange, retour de la cuisine dans le système d’éducation, etc.)
- Les industries veulent faire de l’argent au détriment de notre santé. Ils veulent même faire de l’argent grâce à nos ennuis de santé.
- Cette perte d’autonomie alimentaire conduit à de la détresse psychologique, des problèmes de santé et des dysfonctionnements sociaux.
- C’est inspirant quand les gens d’un territoire se mobilisent pour eux-mêmes afin de trouver des solutions à leurs propres problèmes : « Par les gens d’ici, pour les gens d’ici».
- La prise en charge des enjeux d’un milieu par les gens qui l’habitent est essentielle et passe par l’éducation populaire. C’est aussi un travail de longue haleine.
- Les élus et les municipalités doivent faire preuve de volonté et de courage.
- On est optimiste devant cette jeunesse qui se mobilise pour que les choses changent.
À propos du film Demain :
« Si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays ».
À propos de la Table des régions :
La Table des régions est une instance consultative du RCCQ qui a pour objectifs de :
- Assurer les liens entre le RCCQ et les régions;
- Alimenter les membres du conseil d’administration sur les enjeux régionaux;
- Soutenir la solidarité entre les cuisines;
- Soutenir la concertation des cuisines collectives régionalement et entre régions;
- Constituer un lieu d’échange, de partage et d’entraide;
- Constituer un lieu d’apprentissage;
- Développer des argumentaires communs;
- Mobiliser les cuisines collectives autour d’actions porteuses et rassembleuses.
Actuellement, les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’Abitibi-Témiscamingue, de Chaudière-Appalaches et de Lanaudière ne sont pas représentées.
Si vous êtes disponibles, que vous avez à cœur les valeurs et les approches des cuisines collectives, que vous aimez travailler en équipe et souhaiter contribuer à une démarche collective au service de l’équité et de la justice, dépêchez-vous de communiquer votre intérêt à Mélanie au 1.866.529.3448, poste 206.
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