Québec, 22 mars 2018 – Lors du déjeuner parlementaire réunissant dans le salon Johnson de l’Assemblée nationale onze députés, une conférencière de l’UQAM et cinq représentants du Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ), la députée Sylvie D’Amours déplore que « le mode survie », dans lequel évolue un trop grand nombre de ménages québécois, « devient obsédant et a des effets sur la santé mentale ».
Le déjeuner parlementaire, consacré au droit à une saine alimentation, s’est ouvert par une présentation de la professeure de droit Lucie Lamarche : « La pauvreté, l’exclusion et la discrimination ne font apparemment pas partie des enjeux de l’ALENA (accords nord-américains de libre-échange). Ce sont les accords de commerce qui comptent! Mais le mouvement communautaire ne vit pas sur un cumulus, sur une autre planète! » Il faut « réconcilier les accords de commerce avec les droits humains », plaide la professeure de l’UQAM. « Il ne faut pas limiter la personne à son statut de consommateur ».
Francine Charbonneau, députée libérale des Mille-Îles, insiste pour que l’on fasse la part des responsabilités entre les paliers de pouvoir fédéral, provincial et municipal. Le coordonnateur du RCCQ, Frédéric Paré, précise que la déclaration pour le droit à la saine alimentation, qui fait l’objet depuis peu d’une pétition sur le site de l’Assemblée nationale, « interpelle chaque niveau de gouvernement selon ses compétences ».
Germain Chevarie, député libéral des Îles-de-la-Madeleine, veut savoir quelle évolution connaît le Québec en matière d’abordabilité, d’accessibilité et d’adaptabilité, soit les trois grands critères utilisés par la professeure Lucie Lamarche. « Est-ce qu’on s’améliore? », lance-t-il. Dans sa réponse, la professeure de droit prend soin de « différencier les indicateurs politiques de la réalité des personnes ». Dans « certains quartiers de Montréal », dit-elle, les exigences municipales phytosanitaires rendent difficilement accessibles certains aliments consommés par les minorités culturelles, alors que « dans le Grand Nord » québécois, le coût d’une tranche de pain est carrément inabordable.
Les députéEs David Birnbaum (PL), Ghislain Bolduc (PL), Monique Sauvé (PL), Norbert Morin (PL), Carole Poirier (PQ) et Pierre Giguère (PL) ont pris part à l’événement, même si certains, pressés par leur emploi du temps, sont passés en coup de vent. La députée Rita De Santis (PL) aimerait mieux connaître les cuisines collectives présentes dans son comté (Bourassa-Sauvé).
Sylvie D’Amours (CAQ) et Lise Lavallée (CAQ) ont pris le temps de converser jusqu’à 9h30 sur les grands enjeux alimentaires, lesquelles, visiblement, les passionnent. Elles ont insisté pour qu’on leur fasse parvenir la vidéo dans laquelle une vingtaine de militantes du RCCQ déclament la déclaration pour le droit à une saine alimentation, afin de la partager sur leurs propres réseaux sociaux.
« Les municipalités connaissent leur monde. Ce sont des gouvernements de proximité » qui ont tout à gagner à s’engager pour le droit à l’alimentation, a fait valoir Sylvie D’Amours, elle-même une actrice économique locale d’importance dans le monde de la production agricole. « Les ministères travaillent en silo! », disent les deux députées. « C’est là l’une de nos principales revendications ! », répond Sylvie Sarrasin, présidente du RCCQ, en se référant à la demande d’une loi cadre contenue dans la déclaration. « Les ministères doivent se parler et s’entendre entre eux! »
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Info : Jack Duhaime, 514 529-3448 communication@rccq.org
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