Le temps des Fêtes s’annonce tout aussi particulier que l’année que nous venons de passer, de nouveau confiné, loin des gens que nous aimons. Mais la tradition de donner et de cuisiner de bons plats pour soi et sa famille demeurera présente, nous apportant réconfort en ces temps plus solitaires.
La guignolée est l’une de ces traditions, nous rappelant que tous et toutes n’ont pas la même chance quand vient le temps de dresser la table.
Elle nous invite à regarder nos propres privilèges et à donner aux familles pour qui l’assiette sera moins pleine le soir de Noël.
Donner est louable, et les denrées amassées aideront les organismes communautaires à répondre à la demande d’aide alimentaire qui ne fait que grandir depuis les derniers mois. Mais d’où provient cette dépendance aux banques alimentaires et aux campagnes de collecte de dons ? N’est-ce pas la preuve flagrante que bon nombre de gens ne mangent pas à leur faim ?
Des programmes insuffisants
Chaque année, la Guignolée est révélatrice d’une société où les programmes sociaux restent largement insuffisants pour garantir le droit à l’alimentation pour toutes et tous, et ce, bien au-delà du temps des Fêtes. Les dons et le dépannage alimentaire sont malheureusement le résultat de l’échec de nos gouvernements à garantir le droit de vivre dans la dignité à toutes les Québécoises et à tous les Québécois.
La charité constitue une solution individuelle et temporaire à un problème systémique qui dure toute l’année. Pandémie ou non, temps des Fêtes ou jours ordinaires, des Québécoises et Québécois n’ont d’autres choix que de se tourner vers les banques alimentaires pour garnir leurs frigos.
Principal témoin de l’inaction gouvernementale quant à l’application du droit à l’alimentation, le Regroupement des cuisines collectives du Québec et ses quelque 1 100 membres à travers la province appellent aujourd’hui à la mobilisation et à la lutte pour le droit à l’alimentation pour toutes et tous. Les actions de nos gouvernements doivent contribuer à l’édification d’une société dans laquelle la charité n’a plus sa raison d’être, et ce, même une fois Noël passé.
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